Pêche déborde de joie et d’énergie. C’est un vrai rayon de soleil. À ses côtés, on se sent stimulé, enjoué, pris d’un tel élan qu’on pourrait se sentir prêt à courir un marathon. Elle insuffle confiance et douceur, éclairant chacun de sa puissante lumière, révélant l’éclat des cœurs d’émeraude.
Mais le problème avec la jeune Pêche, c’est qu’elle n’a pas encore appris à maîtriser ce feu intérieur. Elle diffuse ses rayons à tout va, brûlant parfois ceux qui l’entourent, et finissant par consumer elle-même sa propre flamme, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une braise hésitante dans son cœur.
Consciente de cette gestion anarchique de sa lumière, Pêche décide d’aller voir Cannelle pour lui demander conseil. Cette dernière est une spécialiste de la protection. Durant plusieurs jours, elle apprend à Pêche à se donner la priorité, à nourrir sa flamme pour elle-même, et seulement pour elle. Ce n’est pas un exercice facile, car Pêche aime profondément voir les autres s’illuminer à son contact. Alors Cannelle lui enseigne le plaisir de se voir, elle aussi, rayonner, en s’apportant sa propre lumière.
Pêche se surprend à se découvrir des couleurs éclatantes qu’elle n’avait jamais perçues auparavant. Elle sent alors son cœur rayonner plus fort qu’il ne l’a jamais fait. Pleine de cette nouvelle compréhension, elle remercie Cannelle et retourne à sa vie.
Elle profite un temps de cette nouvelle façon d’être. Puis une certaine frustration, un sentiment de solitude, s’empare d’elle. À quoi sert d’avoir un tel éclat si c’est pour le garder pour soi ? Mais elle ne veut plus, comme avant, s’épuiser ou brûler ceux qui l’entourent.
Cannelle lui a parlé de Menthe, une dame au cœur tendre, qui maîtrise l’art de partager. Pêche se rend donc chez elle, où elle est accueillie par une effluve envoûtante, à la fois apaisante et stimulante. Menthe lui apprend à rayonner avec le cœur, dans le respect de soi et de l’autre. Elle lui explique que chacun dispose de sa propre lumière, et que trop les éclairer peut parfois leur nuire. Car c’est dans la nuit qu’on distingue les plus faibles éclats, qu’on les découvre, et qu’on les aide à grandir.
Pêche remercie Menthe pour ces belles leçons de discernement, et repart pleine d’apaisement et de confiance.
Aujourd’hui, Pêche a compris qu’elle était comme le soleil : capable d’éclairer et de réchauffer, mais aussi de se retirer pour laisser place à la lune, son amie, qui lui offre le repos et permet aux flammes oubliées de renaître dans la nuit